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Réponse à Madame Catherine Tasca
Ministre de la culture

VOUS AVEZ DIT "CULTURE POUR TOUS" ?
Dans une interview au Parisien du 16 juin 2000

Le prolétaire Socrate est rejoint par Platon l'aristocrate. Le premier sera condamné par une partie des Athéniens, le second emprisonné par le chef d'Etat Denis II.

La culture n'est pas une question de classe sociale, ni d'âge, ni d'érudition, elle est une certaine ouverture d'esprit, le jaillissement de la pensée. C'est pour cela qu'une chaîne culturelle est aussi une chaîne de création. La création a été supprimée à la télévision et disparaît sur France Culture.

Tous les anciens producteurs de France Culture vous diront qu'ils ont reçu des centaines de lettres mal écrites, avec des fautes d'orthographe, de personnes passionnées par les anciennes émissions dont les producteurs, comme Homère, Echyle, Sophocle, Aristophane, les auteurs des Mille et une Nuits, Molière et Shakespeare s'adressaient à la fois au peuple et à l'aristocratie.

"La culture pour tous" cela ne veut certainement pas dire l'Internet ou le satellite payants comme le préconise monsieur Cavada. Cela ne veut pas dire non plus la vulgarité qui accompagne souvent la logique de l'audimat et les programmes des chaînes commerciales, comme on le voit malheureusement sur notre télévision depuis la disparition de l'ORTF.

La culture a toujours dérangé à toutes les époques, surtout les affairistes, les pêcheurs en eaux troubles, les puissances financières, les pouvoirs totalitaires déclarés ou pas.

La survie, la dignité d'un État, c'est de refuser de céder aux sirènes qui ont condamné à la fois Galilée, Jan Hus, Giordano Bruno et bien d'autres. Notre pays va-t-il s'aligner sur la pensée unique, sur la médiocrité, la vulgarité qui ont entrepris de décerveler l'être humain, sans doute pour mieux l'abaisser et l'exploiter.

Il était interdit d'apprendre à lire aux esclaves. En cassant France Culture, une radio de qualité, ne fait-on pas la même chose ?

© Antoine LUBRINA, président du RACCFC, le 24 juin 2000


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