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LA PÉTITION SOS FRANCE CULTURE

Depuis le 15 juin 2005, une pétition a été lancée sur le site sosfranceculture.free.fr à destination du nouveau directeur de France Culture, David Kessler et du Président de Radio France, Jean Paul Cluzel. Rédigée par des auditeurs, elle comprend un court texte à signer ainsi qu'un état des lieux en partie inspiré par l'éditorial "2005 : reconstruire France Culture". Le site DDFC soutient activement cette pétition et vous invite à la signer au plus vite avant que la grille de septembre soit figée.

Dans la mesure où David Kessler prend ses fonctions officiellement le 1er septembre, vous pouvez aussi lui écrire jusqu'en août à l'adresse ci-dessous :

Monsieur David Kessler, conseiller du président
France Télévisions, Direction générale
7, esplanade Henri de France
75907 Paris Cedex 15


Depuis six années, la grille et l'esprit de France Culture ont été profondément transformés sans tenir compte de l'opinion des auditeurs. C'est pourquoi nous demandons à l'occasion de la nomination d'un nouveau directeur de France Culture à ce que les auditeurs et les associations d'auditeurs soient enfin consultés sur le contenu de la grille et l'évolution de la chaîne.

Pour signer la pétition : sosfranceculture.free.fr/signature.php

¤ État des lieux et propositions :

Il est temps en effet de refermer la parenthèse 1999-2005, aventure qui a transformé en "radio comme les autres" (1) un fleuron de l'art radiophonique. France Culture ne remplit plus son rôle d'université populaire : à l'antenne le savoir, la connaissance, les cultures du passé ont largement diminué au profit des débats sur l'actualité la plus immédiate. Après cette destruction maquillée en "modernisation", il apparaît que la grille ne doive plus être confiée à une seule personne qui impose autoritairement sa vision de la culture et du patrimoine. De ce fait la consultation des auditeurs et des associations d'auditeurs semble désormais indispensable pour reconstruire une grille de qualité.

La nouvelle Direction pourrait privilégier les trois axes de réflexion suivants :
 
 
1 ) restaurer un style et un art radiophoniques mis à mal

- repenser la grille en termes d'art radiophonique, et notamment rétablir la prééminence des documentaires et fictions soigneusement préparés et montés, qui ont fait la réputation de la chaîne.

- renoncer à la compression qui dénature le son, tout comme France Musiques y a renoncé.

- abolir le principe généralisé de zapping sonore actuellement organisé par certaines émissions, dans leur structuration même (" les matins de FC ") ou bien du fait du rythme imposé par l'interviewer (" tout arrive ", " travaux publics ") qui transforme le dialogue en bavardage diffluent.

- rendre à l'habillage sonore de France Culture la discrétion qui fut la sienne, en supprimant les jingles racoleurs introduits depuis six ans et les longs "tunnels" d'auto-promotion ou de partenariat calqués sur l'esthétique publicitaire. Supprimer la répétition de slogans dont la bêtise démagogique est manifeste ("les deux là en train de boire sur un banc c'est de la culture" / "il faudrait trouver un moyen d'érotiser le savoir"/"chaque jour sur France Culture votre mémoire fait du sport").

- redonner au style vocal, à la correction de la prononciation et de la langue, à la richesse de l'expression, l'exigence de qualité qui fut la marque de fabrique de la chaîne.
 
 
2 ) repenser l'ensemble des contenus et de la programmation

- restaurer la part d'émissions culturelles que les auditeurs sont en droit d'attendre d'une chaîne dite culturelle, en rendant à ces émissions un format et une durée adaptées à leur objet.

- réduire la part de programmes de flux et de direct, en prise sur l'actualité politique et sociale immédiate. Revoir, en particulier, les contenus et les finalités des magazines des tranches horaires 7h-9h, 12h-14h, 18h-19h30, et des programmes de soirée.

- ramener l'actualité à sa juste mesure sur une chaîne culturelle (bulletins concis de 5 à 15 minutes maximum).

- remettre en question la politique de partenariat avec des média privés généralistes, qui nuit à l'indépendance des contenus de la chaîne (Le Monde, l'Express, Nouvel Obs...).

- redonner son vrai sens et sa liberté de parole à la critique littéraire, artistique et cinématographique. Cesser de confondre critique, bavardage promotionnel et "partenariats-parrainages", de règle depuis 1999. Cesser de faire de France Culture un simple agent de médiation de l'industrie culturelle.

- revenir sur la suppression récente, ou la dénaturation, d'émissions plébiscitées par les auditeurs dans des domaines aussi variés que la poésie, la musique, l'humour, le savoir, les sciences, la littérature, les artistes, les régions... (Poésie sur parole, les Chemins de la musique, les Décraqués, les Chemins de la connaissance (version montée), Pince-oreille...).

- redonner une véritable diversité à l'offre des programmes : en sortant du tout contemporain, du présentisme, des sujets d'actualité, amplement abordés sur toutes les autres stations ; en réduisant l'ampleur et la fréquence des semaines ou des journées monothématiques.

- limiter le nombre de multidiffusions, signe alarmant du manque d'idées et de créativité de la grille actuelle.

- rétablir des programmes ambitieux accessibles à tous sur la chaîne hertzienne, les deux web-radios semblant témoigner du renoncement à une grille hertzienne de qualité au profit d'un illusoire "tout à la carte".
 
 
3 ) rester fidèle aux missions de France Culture

- recentrer la chaîne sur sa mission de service public telle qu'elle est définie dans les textes officiels , et rétablir son rôle de transmission de la culture et des savoirs. Redéfinir les missions d'une radio de création et de diffusion, non assujettie aux modes de l'actualité.

- replacer l'esprit d'initiative au centre des choix éditoriaux. Créer, lancer l'événement plutôt que relayer une actualité culturelle déjà couverte par de nombreux autres médias.

- remettre en question la doctrine radiophonique de la Direction sortante : primat des émissions en direct qui nient l'art radiophonique ; relégation du patrimoine et de la culture aux marges de la radio hertzienne ; contenus en prise sur l'actualité ; missions " citoyennes " de la radio.

- rétablir une ambiance sereine de travail, sans évictions brutales de personnel ; recruter les producteurs et collaborateurs sur le critère de la compétence et non sur celui de la notoriété médiatique ou du " copinage " ; faire de la connaissance de l'histoire de la chaîne un critère de choix, afin d'éviter l'embauche de journalistes qui dans leur ignorance importent la superficialité du style télévisuel.

- augmenter l'audience sans rien sacrifier de la qualité de la programmation.

- restaurer des relations de dialogue et de confiance avec les auditeurs et les associations représentatives d'auditeurs, autrement que sur le mode d'opérations médiatiques sans lendemain comme l'ont été les deux tchats de 2004 et 2005.

- les recommandations de cette pétition ont toutes prouvé leur valeur et leur efficacité auprès du grand public. Citons la RTBF, la Radio Suisse Romande, ou la BBC comme autant d'exemples de mise en pratique de ces principes : leurs stations, à contenu culturel ambitieux, sont immensément populaires, et continuent d'utiliser ces recettes avec un succès toujours renouvelé.


(1) Interview de Madame Laure Adler dans le supplément TV du Monde (9 juillet 2004)


Accueil, état des lieux et proposition : http://sosfranceculture.free.fr
Signature : http://sosfranceculture.free.fr/signature.php
Liste des signataires : http://sosfranceculture.free.fr/liste.php
Contact : http://sosfranceculture.free.fr/contact.php



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